En 2023, les activités de recherche du groupe ont été axées sur la caractérisation des infections plasmodiales au sud de la République du Congo (RoC), avec comme principaux objectifs

1. décrire la diversité des souches de Plasmodium falciparum en circulation en milieu communautaire et hospitalier, ainsi que le profil des marqueurs de résistance du parasite aux antipaludiques ;
2. identifier les interactions parasite-vecteur, notamment les co- infections impliquant Plasmodium malariae et P. Ovale;
3. évaluer l’impact du poly parasitisme sur la réponse humorale anti-Plasmodium falciparum; et
4. investiguer les étiologies des maladies fébriles aiguës chez les enfants afin d’améliorer l’algorithme de leur prise en charge.

Il a ainsi été montré que la multiplicité des infections de Plasmodium falciparum est plus élevée en zone rurale vs zone urbaine. Les isolats de Plasmodium falciparum présentent de très nombreuses mutations (jusqu’à 6) au niveau des gènes dhfr et dhps, ce qui pourrait menacer à long terme dans cette zone, l’efficacité du traitement préventif intermittent à base de la sulfadoxine pyrimethamine. Aucune mutation associée à la résistance à l’artémisinine n’a été observée. Par contre, une fréquence élevée des souches parasitaires portant des mutations qui confère la résistance à la luméfantrine a été rapportée, ce qui exige une surveillance moléculaire continue. Les données de cette étude démontrent l’importance d’intégrer la surveillance génomique dans les activités de surveillance du programme national de lutte contre le paludisme.

L’étude entomologique conduite met en évidence trois groupes d’Anopheles au sud de Brazzaville et ses environs: An. gambiae sl, An. funestus et An. moucheti, avec une prédominance d’An. gambiae s.s., An. coluzzii et An. arabiensis dans le groupe An. gambiae s.l. et une prédominance de l’An. funestus s.s. dans le groupe funestus. Le taux d’inoculation entomologique est de 62 piqûres infectantes/personne/an en zone rurale et 33 piqûres infectantes /personne /an en zone urbaine.

La dissémination des résultats a été assurée au cours conférences nationale (3ème Journées Médicales Edith Lucie Bongo Ondimba à Oyo) et internationales (11ème Forum de l’EDCTP, 3ème conférence internationale sur la santé publique de l’Africa CDC à Lusaka) et par la publication de 5 articles. Le groupe de recherche IMEMIP a participé à l’encadrement de 05 étudiants (01 en Licence, 02 en Masters et 02 en doctorat PhD).

Dans le cadre du renforcement des capacités, plusieurs membres du groupe ont participé à des ateliers de formation en bio-informatique et en immunologie. Le groupe a été engagé dans des activités de vulgarisation de la recherche dans des lycées et collèges publiques et privés à Brazzaville.