22 Avril 2024

Femmes & Sciences :  Line Lobaloba Ingoba et Mita Naomie Merveilles Dello, deux jeunes chercheuses ambitieuses


Line est grande et svelte et Naomie est haute comme trois pommes avec de grands yeux vifs. Silhouettes frêles en quête de protection ?  Ce serait une erreur que de se fier à leurs apparences car ces deux biologistes savent très exactement ce qu’elles veulent et ce n’est pas un hasard si elles travaillent dans le Centre de recherche sur les maladies infectieuses, Christophe-Mérieux (ex-Orostom) à Brazzaville.

Avec la détermination, on peut aller où on veut dixit Line

Entrer dans les rangs des femmes qui s’investissent pour éradiquer les maladies infectieuses émergentes et réémergences ainsi que les maladies tropicales négligées en Afrique, tel est le leitmotiv de Line Lobaloba, la vingtaine, étudiante en 

instance de soutenance de thèse de doctorat à l’Université Marien Ngouabi. « Un jour, j’aimerais que mon nom soit cité dans les rangs des femmes qui font avancer la recherche dans la lutte contre les maladies infectieuses en Afrique », dit-elle en souriant. 

Un rêve qu’elle croit possible dès lors qu’elle a franchi les portes de la Fondation Congolaise pour Recherche Médicale (FCRM) où elle conduit son travail de thèse qui porte sur l'étude des réponses immunes des individus (congolais) au cours de la pandémie à COVID-19. Line a été très impliquée dans la détection et la caractérisation du virus SARS-COV2 chez les patients résidant à Brazzaville,et dans l'analyse des anticorps chez ces individus. Son travail a fait l'objet d'important articles scientifiques et de présentations lors de conférences internationales. Des recherches passionnantes, selon Line Lobaloba Ingoba , qui souhaite poursuivre les investigations sur les infections virales afin de contribuer à une meilleure préparation et réponses contre ces maladies qui font encore trop de victimes en Afrique.

Pour la Journée internationale des droits des femmes, elle précise son point de vue, estimant que la journée du 8 mars « n’est aucunement une fête d’exhibition où les femmes se pavanent vêtues de pagnes et criant à qui veut les entendre des slogans, mais c’est une journée de réflexion où les femmes, et particulièrement les jeunes filles, doivent s’engager dans le travail  (et peu importe le métier qu’elles font) pour pouvoir améliorer leurs conditions de vie et celles des autres. Ce n’est pas facile je le sais, mais avec la détermination, on peut atteindre ses objectifs ».

Un rêve qui devient réalité

Mita Naomie Merveilles Dello, 25 ans, a fait son entrée il y a un an à la FCRM. Un rêve devenu réalité. Chose inimaginable pour la jeune fille qui a dû tenir tête à sa mère et surtout batailler fort contre son frère qui tenait absolument qu’elle fasse des études d’économie comme lui. « Quand j’ai décidé de m’orienter vers la Faculté des sciences et techniques à l’Université Marien- Ngouabi, mon frère a monté ma mère contre moi et les deux me menaient la guerre, surtout quand j’ai eu à reprendre la première année. J’en ai eu pour mon compte », relate Naomi qui se félicite d’avoir pu résister à sa famille. « C’était inimaginable pour moi, avoir une blouse, des gants, être dans un laboratoire à faire des recherches, c’est comme dans un rêve », dit la jeune fille, heureuse et gratifiante envers Mme Francine Ntoumi (Présidente de la Fondation Congolaise pour la Recherche Médicale).


Naomie, étudiante en première année de thèse doctorale en biologie moléculaire et immunologie appliquée  à la Faculté  des sciences  et techniques  de l’Université Marien-Ngouabi,  sait qu’elle n’a pas droit à l’erreur. Elle s’applique tous les jours pour donner le meilleur  d’elle-même. Passionnée par ce qu’elle fait, la biologiste ne sait pas s’arrêter quand elle parle de ses recherches. «  C’est ce que j’ai choisi de faire et je ne le regrette pasMaicela n’a pas non plus été facile pour moi, mais tout dépend de la détermination que l’on a pour ses rêves. Mon message sur la jeune fille est qu’elle doit se réveiller et se prendre en main car rien n’est impossible, il suffit juste d’être déterminée et l’on peut faire ce que l’on veut et surtout quand on le fait avec le cœur et la passion. Car, faire ce que l’on veut nous pousse à aller loin, et non ce que les autres veulent pour vous », encourage-t-elle. Stagiaire au Centre de la recherche sur les maladies infectieuses Christophe-Mérieux de la FCRM, elle mène les travaux de recherches sur la tuberculose et entend bien révolutionner les choses dans ce domaine.